Pendant cet interrègne, nous commençons un plan de manœuvres excessivement intéressant et original. Notre but ne consiste pas, comme il devrait l'être, à éviter ou à attaquer l'ennemi; mais uniquement à éviter le général Boukshevden, qui par droit d'ancnneté serait notre chef. Nous poursuivons ce but avec tant d'énergie, que même en passant une rivière qui n'est рas guéable, nous brûlons les ponts pour nous séparer de notre ennemi, qui pour le moment, n'est pas Bonaparte, mais Boukshevden. Le général Boukshevden a manqué être attaqué et pris par des forces ennemies supérieures à cause d'une de nos belles manœuvres qui nous sauvait de lui. Boukshevden nous poursuit — nous filons. A peine passe-t-il de notre côté de la rivière, que nous repassons de l'autre. A la fin notre ennemi Boukshevden nous attrappe et s'attaque à nous. Les deux généraux se fâchent. Il y a même une provocation en duel de la part de Boukshevden et une attaque d'épilepsie de la part de Benigsen. Mais au moment critique le courrier, qui porte la nouvelle de notre victoire de Poultousk, nous apporte de Pétersbourg notre nomination de général en chef, et le premier ennemi Boukshevden est enfoncé: nous pouvons penser au second, à Bonaparte. Mais ne voilà-t-il pas qu'à ce moment se lève devant nous un troisième ennemi, c'est le православное qui demande à grands cris du pain, de la viande, des souchary, du foin, — que sais je! Les magasins sont vides, les сhemins impraticables. Le православное se met à la Marieaude, et d'une manière dont la derienière campagne ne peut vous donner la moindre idée. La moitié des régiments forme des troupes libres, qui parcourent la contrée en mettant tout à feu et à sang. Les habitants sont ruinés de fond en comble, les hôpitaux regorgent de malades, et la disette est partout. Deux fois le quartier général a été attaqué par des troupes de Marieaudeurs et le général en chef a été obligé lui même de demander un bataillon pour les chasser. Dans une de ces attaques on m'a еmporté ma malle vide et ma robe de chambre. L'Empereur veut donner le droit à tous les chefs de divisions de fusiller les Marieaudeurs, mais je crains fort que cela n'oblige une moitié de l'armée de fusiller l'autre.
[Со времени наших блестящих успехов в Аустерлице, вы знаете, мой милый князь, что я не покидаю более главных квартир. Решительно я вошел во вкус войны, и тем очень доволен; то, что я видел эти три месяца — невероятно.
«Я начинаю аb ovo. Враг рода человеческого, вам известный, аттакует пруссаков. Пруссаки — наши верные союзники, которые нас обманули только три раза в три года. Мы заступаемся за них.